Voici un très bel extrait du « livre des arbres et de la santé » de Réné A. Strassman.
« L’arbre symbolise l’origine commune et inébranlable. Pour parler en termes modernes, l’arbre est une image primordiale, immuable pour tous les êtres vivants. Il devient ainsi l’arbre de la connaissance dans le jardin d’Eden, l’arbre de vie et l’arbre du monde Yggdrasil, l’Arbre de la Bodhi, l’Arbre Tûbä et tous les arbres qui racontent l’histoire de la Création. Le grand secret leur est commun. Chercher et trouver cet arbre est la voie où s’engagent tous les êtres vivants, mais c’est en même temps l’ardeur nostalgique qui dirige la vie, l’intuition qui veille au plus profond de l’âme. Voilà le cœur de la symbolique de l’arbre.
La signification de l’arbre en tant qu’organisme vivant et actif est un autre aspect non négligeable. Ses racines pénètrent profondément la terre. Elles s’unissent à tout. Elles encerclent tout. Partant de la racine, l’arbre s’élance pour développer un tronc, des branches couvertes de feuilles ou d’aiguilles, de fleurs et de fruits. Les racines font monter les ténèbres de la Terre jusqu’à la lumière du Ciel. Les feuilles et les fleurs s’unissent à l’air, à la lumière et au Ciel. La pesanteur terrestre s’évanouit. Feuilles et fleurs sont traversées par le Ciel et ses éléments et conduisent leur lumière jusqu’à la Terre. L’obscurité devient lumière, la lumière devient obscurité. On assiste à une constante alternance, à des efforts opiniâtres pour obtenir équilibre et harmonie. L’éclat du Ciel « transillumine » l’obscurité de la Terre. La Terre est « délivrée ». Il ne s’agit pas d’une lutte. Obscurité et lumière se complètent. Elles ont besoin l’une de l’autre pour que l’arbre soit un arbre. L’arbre du Jardin d’Eden porte en lui le symbole de la délivrance, de la guérison, de la paix intérieure. L’échange, le flux est harmonieux. Rien n’est plus illuminé ni ténébreux que lui. Cet arbre existe, tout simplement.
La « transillumination », le flux de la racine à la fleur, de la Terre au Ciel et du Ciel à la Terre, symbolise la vie. L’élaboration de sa forme, le développement de son fruit participent du nouveau cycle de vie dont il est né. Ce cycle qui unit racines, fleurs et fruits symbolise notre vie, toutes les vies. Nous accomplissons l’expérience de notre vie à chaque instant.
Dans la maladie, nous percevons très consciemment ce qu’est en fait la santé. Parfois, nous nous sentons en très bonne santé, nous disposons de forces vitales débordantes. Puis soudain, déclenchées par des circonstances indéterminées, la faiblesse, la maladie s’emparent de nous. Ce va-et-vient correspond à un flux. La maladie peut se muer en santé et la santé en maladie. Cela fait partie de la vie, comme tout ce qui s’écoule et bouge. Lorsque l’on ressent ainsi la vie, la notion de maladie n’existe pas plus que celle de santé, car toutes deux possèdent la même force. Cette force est toujours à la fois maladie et santé. La manière dont elle se manifeste, dont elle évolue et agit, fait selon le cas, qu’on la ressent comme génératrice de santé ou de maladie. »
Pas à pas, nous avançons.
Peu à peu, le silence se fait.
Lentement la paix du dehors ramène aussi le calme dans nos cœurs.
Il nous faut encore un peu de temps pour que nos pensées s’apaisent et s’assourdissent.
Nous concentrons notre attention sur nos pieds, nous les sentons toucher terre.
Un flot de chaleur agréable, humide, s’exhale vers nous, parcourt nos pieds,
monte et nous fait légèrement frissonner.
L’haleine de la terre comme à nous envahir, comme rythmée par des battements de cœur.
Chaque fois que nos pieds touchent le sol, nos pas s’affermissent.
La terre nous porte et nous conduit vers le cercle ouvert.
Nous nous tenons là, portés par un sol infaillible, profondément enracinés,
respirant au rythme de la terre.
Le temps s’est arrêté et les limites de l’espace s’évanouissent
nous transforment et nous conduisent vers l’arbres.
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